Sur un air de t’aime

Mot de l’auteur

J’avais le gout d’écrire un policier et j’avais des amis jumeaux qui rêvaient de jouer ensemble, j’avais alors les ingredients nécéssaires pour composer cette intrigue policière, avec des pesonnages mystérieux, une ambiance à vous couper le souffle, don’t je suis asez fière.

Résumé

Louis, écrivain romantique, veut oublier le passé.  Il tombera entre les mains d’une compagnie qui efface le passé DÉ.C.D.,  qui a comme principal outil, la musique.  Deux détectives seront sur l’affaire et enquêteront autour d’une disparition, d’une femme mystérieuse…

Production

Texte Bernard Dagenais
Mise en scène Christian Gilbert
Conception des éclairages Christian Gilbert et Alain Bertrand
Montage des éclairages Alain Bertrand
Conception Sonore Bernard Dagenais
Décors Erik Beauchesne
Maquillage Mélanie Charron et Evelyne Bourbonnais
Conception de l’affiche Philippe Cadieux
Publicité Bernard Dagenais et Philippe Cadieux
Photos Daniel Trudel

Comédiens

M. Thériault, Paul Dugay Erik Beauchesne
Laurie Marchand Evelyne Bourbonnais
La serveuse Mélanie Charron
Louis Trempe Bernard Dagenais
Sylvain Mur Benoit Godin
Stéphane Godin Michel Mur
Agent 00T, Alain Patrick Loiselle
Martin Déca, Agent 00S, Narrateur S.O.S Denis Plante Jr
Joël Décarie Daniel Trudel

Extrait

ACTE UN, SCENE 1

 

On est dans la chambre de Louis.  Il est assis sur son lit avec Laurie.

 

LAURIE :  Tu veux pas me comprendre!

 

LOUIS :  Ca doit être ça.

 

LAURIE :  Je ne veux pas que tu partes.  Seulement, toi et moi c'est fini.  (Elle le prend dans ses bras)

 

 LOUIS (se détachant)  :  Laisse!

 

LAURIE :  C'est pas parce qu'on est plus ensemble...

 

LOUIS :  Justement!  Moi des histoires de cul!

 

LAURIE :  J'ai bien trop de respect pour toi!

 

LOUIS :  Non Laurie!  Si je reste...

 

LAURIE :  O.k.  Ca va.  (Elle va vers l'avant scène)  Je ne suis pas capable de te laisser partir, moi aussi j'ai mal.    (Elle sort)  Tu peux pas m'oublier!

 

LOUIS (Pour lui) :  J'avais espoir qu'on serait encore ensemble.  (Il met un morceau de Styx, Babe, il fredonne le début)  Babe i'm leaving, I must be on my way...  (Un temps)  C'était parfait nous deux, on a juste pas eu la patience... (Dans la lune)  Pis j'aime pas ton nouveau chum.  Y a des horaires un peu bizarre, puis un comportement... enfin, je vois pas comment je t'oublierais  (il arrête le disque)  pis avec ce morceau là, c'est encore moins évident!  Il faut pu que j'y pense, ça me fait chier, ça me vire tout à l'envers.  (Il va s'asseoir à son bureau)  Bon!  (Pense tout haut)  Ce soir, il pleut encore, il est assis à son bureau... tout un scénario.   Nuits à l'imparfait.  Franchement, j'aurais pu appeler ça "ode au passé" ou "comment faire pitié en trois acte".  Je te dis.  (Prenant la voix d'une femme)  Non!  C'est pas drôle!  (Reprenant sa voix)  En y réfléchissant bien, c'est vrai que je fais pitié.  Les filles ont aucun respect pour un gars comme moi.  Bon, assez parlé.  Concentres-toi Louis.  (Un temps)  Ouais!  (Il commence à taper)

ACTE UN, SCENE 2

 

Le décor :  Un bureau avec une affiche sur le devant, marqué DÉ.C.D., une chaise en-arrière et deux sur le devant, un cadre en bois derrière le bureau signifiant une fenêtre.  Fade in sur ce côté.  On verra, une personne entrer, suivie de deux gardes du corps.  

 

JOEL :  J'ai pas de temps à perdre.  Vous savez ce que vous avez à faire.  On a besoin de sang neuf.  La plupart de nos clients désobéissent et se retrouvent dans le pétrin ou bien...

 

AGENT oot :   Morts!  (Les gardes rient)

 

JOEL :  Suffit!  Ceux qui sont morts, le méritaient.  Ils n'ont pas suivis nos directives, ils ont payé le prix.  Il n'y a pas de farce à faire avec ça.  Les gens aujourd'hui vivent trop souvent dans le passé.  Leurs blessures ne se referment jamais.  C'est un problème majeur.  Il faut inverser cette tendance passéiste et peureuse.  Donnons de la fierté aux gens!

 

AGENT oot :  Ouais!

 

JOEL :  Votre mission c'est de sauver les gens de cette tragédie grecque quotidienne.  Il faut suivre les grands.  Napoléon, Alexandre le Grand... Voyons de l'avant mes amis, cessons de faire pitié.   Il faut être visionnaire comme Jules Verne, penser au futur.  (Il va se chercher à boire)  Buvons, à la mise en oeuvre d'un monde meilleur.  (Les gardes font de même et lèvent leur verre.  Ils applaudissent)

 

AGENT oos   (levant les bras vers le ciel):  Faisons des lois, créons une vraie société...

 

AGENT oot :  ...allons chercher le monde chez eux, dans les salles de spectacles...

 

JOEL :  Effectivement!  (Les gardes le regardent surpris)  Vous êtes peut-être pas très brillants...

 

AGENT oos  :  Ouais, ouais...

 

JOEL :  On veut pas leur faire peur, ou à peine!  (Les gardes rient) Mais avec un gun sur la tempe, y a pas grand chose qui se refuse!  (Les gardes rient encore)

 

LES DEUX :  Ouais!

 

ACTE UN, SCENE 4

 

La lumière baisse à l'arrière scène.  Une petite lumière s'ouvre d'un côté de la scène, le narrateur S.O.S. arrive de l'arrière-scène et se place sous le jet de lumière.  Sur le côté, en avant-scène, une petite table, avec une bouteille, des verres et un téléphone.  Les autres comédiens sont en coulisse ou assis dans la salle comme le désire le metteur en scène

 

LE NARRATEUR s.o.s :  Bienvenue à tous.  Vous êtes confortablement assis?  Vous êtes venu en si grand nombre!  Vous ne savez pas ce qui vous attend?  Non!  C'est bien ce que je pensais.  Vraiment, vous ne savez pas?  Hum hum!  Prendriez-vous quelque chose à boire?  J'imagine que non.  (Il se sert un verre)  C'est la première fois?  Bien sûr.  N'ayez crainte, ils sont là pour vous aider.  Votre ami vous l'a conseillé?  Ici, c'est la coutume.  N'entre pas qui veut.  On en sort très rarement aussi, un peu comme à l'Hotel California, vous connaissez?  la chanson des Eagles  (On entend le refrain.  Il finit son verre, en prend un autre)  Sentez-vous à l'aise, vous devriez faire comme moi, prendre un coup de temps en temps, ça remonte le moral.  Vous n'aurez plus le droit d'écouter cette musique là, c'est eux qui vous l'interdiront.  La musique des années soixante-dix c'est interdit.  Au début, ce sera pas facile, mais avec le temps ça vous fera plus rien.  Vous tricherez un peu, parce que tous ceux qu'ils pouvaient faire souffrir dans votre entourage ont souffert.  Vous savez la souffrance c'est comme une maladie.  Quand vous êtes atteint plusieurs fois, votre corps s'immunise.  (Il finit son verre, en prend un autre)  Ouais! ben vous serez immunisé correct.  N'ayez pas peur!  Ca peut changer votre vie.

  

ACTE UN, SCENE 6

  

On se retrouve dans un bureau de détectives privés.  C'est le même décor excepté que le logo devant le bureau a changé pour MUR-MUR ASSOCIES et que devant le cadre c'est un store à la verticale, représentant une fenêtre.  Un homme est debout, cigarette non-allumé à la bouche, lunettes fumées.  Il regarde par la fenêtre, la pluie tombée (effet sonore).  

  

1  MICHEL :  Quel temps de cul!  Ca fait trois jours qu'il pleut.  J'ai l'impression qu'il fait ce temps là depuis qu'on a plus nos contrats.  (Musique de Dick Tracy, He's a man)  Avant notre mauvaise aventure, avant qu'on perde notre permis.  Le téléphone sonnait sans arrêt.  On était sollicité partout!  On avait des piles de dossiers.  La pile de dossiers pressants, très pressants, puis pressants en sacrament!  On était les vrais, les incontournables.  On avait une secrétaire, hum! une vraie, ben formée.  Le genre d'employé à qui on aime faire faire des heures supplémentaires.  Ouais!  (La musique cesse.  Le téléphone sonne)  Quel temps de chien!  Minute!  (Il répond)  Mur-Mur associés, bonsoir!  Ah!  C'est toi le frère.  

 

2  SYLVAIN :  Oui, c'est moi.

 

3  MICHEL :  Y était temps!  Quoi de neuf?

 

4  SYLVAIN :  Rien, à part que j'ai trouvé le chat de la madame.

 

5  MICHEL  :  Tu l'as trouvé!  Il t'a pas trop grafigné.

 

6  SYLVAIN :  ah ah! 

 

7  MICHEL  :  O.k.  Combien tu y a chargé?

 

8  SYLVAIN :  Le prix habituel, 20 tomates.

 

9  MICHEL :  Wow! Ca va payer nos nouilles pour la semaine.

 

10  SYLVAIN :  Oui!

 

11  MICHEL  :  T'arrives-tu bientôt?

 

12  SYLVAIN :  Ca devrait pas être long.

 

13  MICHEL  (On entend la sonette de la porte) :  Attend ça sonne à porte.

 

14SYLVAIN :  O.k.

 

15  MICHEL  (Il répond) :  Oui!

 

16  SYLVAIN :  C'est moi!

 

17  MICHEL (Ouvrant la porte)  :  Innocent, t'aurais pu me le dire que tu m'appelais d'en bas!  (Sylvain entre)

 

18 SYLVAIN :  Pourquoi gâché mon plaisir? O.k. Suffit les conneries, il faut travailler.

 

57  MICHEL :  Quoi?  

 

58  SYLVAIN :  Il faut travailler!

 

59  MICHEL :  Bien oui!  J'étais pas sûr si t'avais dit travailler!   (Il s'installe à son bureau)

 

60  SYLVAIN :  Arrête donc!

 

61  MICHEL :  O.k.  (Regardant le journal)  Ah oui!  (A Sylvain) Sylvain!  As-tu lu les nouvelles à matin!

 

62  SYLVAIN :  Non!  Tu sais qu'on achète jamais le journal la semaine.

 

63  MICHEL (Surpris) :  Ah!  Ca du être une erreur du camelot.

 

64  SYLVAIN :  Ca se peut!  

 

65  MICHEL :  Il va falloir lui dire parce que ça fait trois jours en ligne qui se trompe.

 

66  SYLVAIN :  J'avais pas remarqué!

 

67  MICHEL :  J'ai lu un article samedi, y parait que c'est pas très très catholique!

 

68  SYLVAIN :  Ah bon!  Pourquoi?

 

69  MICHEL :  Ca l'air un peu mafioso.  Ils font leur publicité dans les salles de spectacles et à domicile.

 

70  SYLVAIN :  Qu'est-ce qu'il y a de mafioso là-dedans!

 

71  MICHEL :  C'est écrit que pour remplir les salles ils payent les gens, puis s'ils acceptent pas ils leur mettent un gun sur la tempe.

 

72  SYLVAIN :  Maudite société, dans quel monde on vit?  Pis la police y peuvent pas rien faire?

 

73  MICHEL :  Je ne le sais pas mais ça serait un beau morceau à se mettre sous la dent!

 

74  SYLVAIN :  Ouais!  Je vais dire comme toi!  C'est un beau morceau!

 

75  MICHEL :  Regarde!  Il y a encore un article ce matin.  Il y a même un extrait de ce qu'ils disent au monde.

 

76  SYLVAIN :   Ils sont partout, ils vont vous suivre partout, votre vie en sera boulversé!  Il vous faudra rejetter les disques du passé ou accepter de Décédé.  C'est sérieux!