Époqu'rites

Mot de l’auteur

J’ai écrit cette pièce à l’université dans le cadre d’un projet étudiant que je dirigeais, durant l’été.  Mon rêve allait prendre place dans une grande salle, avec plus de quinze comédiens et des musiciens sur scène.  Cette pièce au niveau de l’écriture a été pour moi un cadeau, puisque j’ai pu expérimenter toutes les facettes de l’écriture théâtral, que ce soit le joual ou les alexandrins, en passant par la poésie.  Ce fut un plaisir.

Résumé

Un personnage mi homme, mi femme ou hermaphrodite contrôle tous les moyens de communications, que ce soit la radio, les journaux, le théâtre, le cinéma…  Avec l’aide de ses serviteurs musiciens, elle met dans la bouche de ses acteurs ce qu’elle désire.  En contrôlant les moyens de communication, elle contrôle aussi vos sentiments.  En fait, l’  hermaphrodite les contrôle tous sauf un, la télévision, qu’elle vient de capturer, mais elle ne sait pas ce que l’avenir lui réserve…

Production

Texte Bernard Dagenais
Mise en scène Paul François Asselin
Conception éclairage Benoit Godin
Conception décors Erik Beauchesne
Montage La troupe
Scénographe, régisseur  Sophie April
Organisateur en charge du projet Bernard Dagenais
Relations publiques Bernard Dagenais
Assistance à la mise en scène Hélène Viau
Technicien  Félix Pressman
Technicienne, projet vidéo  Geneviève Léger
Scénographe et conception affiche Martine Allard
Scénographe  Sophie Gascon
Superviseur projet vidéo et publicité Pierre Huot
Publicité  Martin Dubé

Comédiens

Hermaphrodite  Nathalie Fafard
Hermia  Cathy Mousner
Nabal  Denis Plante Jr
Camille  Hélène Viau
Benjamin  Stéphane Beaulieu
Percussionniste  François Taillefer
Violoniste  Julie Desmarais
Pianiste et Claviériste Sébastien Dandelin
Guitariste  Marc Jamali 
Chaplin  Martin Dubé
Journaliste  Bernard Dagenais
Radio-Femme  Isabelle Ménard
Naïf, Neutron Daniel Trudel

Personnages

Benjamin :  Jeune homme amoureux, romantique.  Personnage de la communication Littérature.

Camille :  Jeune fille Ingénue, rêveuse, elle ne sait pas ce qu’elle veut.  Personnage de la communication littérature.

Candeur :  Serviteur ‘’e’’, lien entre les autres personnages et Hermaphrodite.  Lien avec l’histoire et les spectateurs.

Chaplin :  Personnage de la communication cinéma.

Es Poir :  Adolescent, candide, qui vient du pays ensoileillé, tranquille.  Garçon , peu sûr de lui, personnage de la communication télévision.

Femme :  Femme Technocommunicationnelle.

Hardi Esse :  Adolescente, candide, qui  vient du même pays qu’Es Poir.  Jeune fille, très sûre d’elle et effrontée.  Personnage de la communication télévision.

Hermaphrodite :  Personnage vêtue d’une cape, mi-homme, mi-femme.  Elle veut posséder tous les moyens de communication.

Hermia :  Fille de l’orateur.  Personnage de la communication théâtre.

Journaliste :  Jeune homme à la voix sévère.  Personnage de la communication médias.

Musiciens (nes) :  Guitariste, Percussionniste, Pianiste, Violoniste.  Personnages de la communication musique.

Nabal :  Grand orateur public :  Personnage de la communication théâtre.

Naïf :  Serviteur discret d’Hermaphrodite.

Neutron :  Chanteur populaire.

Radio-Femme :  Jeune femme à la voix forte et directe. Personnage de la communication médias.

Extrait

Acte 1, scène 1

 

(Un personnage vêtu d’une cape, mi homme, mi femme fait son entrée).

 

Hermaphrodite :   Fardez-vous mes enfants chéris!  Nous aurons d’autres invités.  Ce soir, ce sera au tour de la télé, ce sera au tour de la télévision d’être déportée.  Maculez votre visage de cette farine embellissante mes chérubins soumis!  Il y aura fête, car je serai reine de la communication et de tout ce qui porte un nom, je serai souveraine de tous vos démons de l’information.  Je me nommerai tentation.

 

(Les personnages continuent de se préparer et les musiciens de pratiquer.  La musique cesse.  Deux personnages, un grec et sa fille, parlent tout en continuant leur ouvrage.  Une violoniste joue un air classique).

 

Acte 1, scène 2

 

Hermia :  Mais père vous voyez bien un cœur affligé !

 

Nabal :  Va ma belle fille, cesse de me narguer !  

L’amour qui excite ton courroux doit cesser.

Ton soupirant doit joindre les rangs de la guerre,

je ne peux pas justifier à titre de père,

le retard d’un soldat défendant la patrie,

le destin seul doit décider de sa survie.

Laisse un futur grand orateur public, penser.

 

Hermia :   Combien de temps farderez-vous la vérité,

la tendresse paternelle n’a pas de cœur ?

Eurymaque mon amour garde sa ferveur.

Je vous prie, tout bonnement de le retenir,

loin de tout, sous votre aile pour ne point mourir.

Il ne faudrait pas qu’Eurymaque parte au loin,

à cette embuscade piégée, sans lendemain.

Nabal :  A votre âge vous n’avez bien qu’un cœur volage,

Laissant quelques pleurs attrister votre visage,

Disparaissant aussi vite que votre amant.

 

Hermia :  Mais père, puisqu’il m’aime véritablement.

 

Acte 1, scène 4

 

 (Nous passons à une autre époque, a celle-ci un homme fait sa déclaration d’amour à une jeune fille, un air de guitare est joué pendant la déclaration).

 

Camille :   Quel est ce sujet dont vous me vouliez tant parler ?

 

Benjamin :   Je m’éveille depuis quelques matins beaucoup plus gai et serein.

 

Camille :   C’est tout.

 

Benjamin :   Patientez, que j’éveille mes pensées !

 

Camille :   Soit!  Allez-y.

 

Benjamin :   Elle est douce et d’une fragilité de satin.  C’est une rose si délicate que je n’ose prendre sa main.  Nous ne partageons pas que des rêves similaires et l’écho d’une tendresse parfois débonnaire mais aussi la finesse d’un sentiment sincère.  Elle possède l’étincelle d’excellence pour un cœur qui la convoite, je tourne sans cesse dans ma chambrette, à l’assaut de ma plume ou glisse mes mains moites; pour dégoter un mot aussi parfait que sa beauté, à lui donner.  C’est une flamme, que dis-je, c’est un bûcher qui m’enflamme.  C’est le plus beau des sentiments que l’on puisse posséder.  Il me faut maintenant le courage de le partager.

 

Acte 1, scène 6

 

(Les personnages de la télévision sont couchées à l’avant scène devant une cage  (Les personnages de la télévision parlent en prononçant les syllabes de la fin.  Ex : ou sommes nous comme ou somessss nous.  Tout ce qui est souligné est prononcé).

 

Hermaphrodite :  Vous représentez la télévision ! Voici le donjon de la communication.  Vous êtes les derniers.  Vous verrez.  Il faudra d’abord les submerger (désignant les spectateurs).  Et  seulement là je vous récompenserez.  Je vous laisse penser!

 

(Hardi Esse et Es Poir ne savent pas ou ils sont, regardent autour d’eux pour voir si Hermaphrodite est là avant de parler).

 

Es Poir :   Hardi !

 

Hardi Esse :   Ou sommes nous ?

 

Es Poir :   Devant une sorte de cage.

 

Hardi Esse :   Cage !

 

Hardi Esse :   Tu te souviens le soleil de midi ?  (Il fait signe que oui)  Tu m’as pris la main, aventurier et tu m’as promis ton amitié.  Ne me laisse pas tomber, aventurier, tu es le frère que j’ai toujours voulu aimer.

 

Es Poir :   J’étais vagabond !  J’étais dans le désert !

 

Hardi Esse :   Big con !  Tu seras toujours comme un frère.

 

Es Poir :   Je suis avec toi, tu es comme ma sœur.

 

Hardi Esse :   Cesse de me répéter et viens près de moi.  (Elle le prend dans ses bras, mêlant ses cheveux rapidement).

 

Es Poir :   Ou est le soleil Hardi !  Dis-moi ou est le soleil Hardi ?

 

Hardi Esse :   Là !  Devant moi.  Il est chaud.

 

Es Poir :   Tu es fatiguée, il faut te reposer.  Le soleil sera là demain également.  Laisse-moi te porter comme avant.  Tu seras bien endormie sur ton frère.  Moi aussi je t’aime.

 

Hardi Esse :   Merci BIG sentimental.  Pose-me, là, par terre.